Le bouddhisme tel que nous le concevons aujourd’hui en Occident est un produit hybride de la sécularisation européenne. Depuis la seconde partie du XIX? siècle, des intellectuels anticléricaux ont cherché à remplacer l’héritage sémitique et biblique de l’Europe par les anciennes doctrines de l’Inde, jugées plus rationnelles. L’enseignement du Bouddha semblait particulièrement indiqué : sans Dieu, sans Sauveur, sans révélation écrite, il paraissait à même de réformer l’Occident en l’asseyant sur des bases nouvelles.