Shimun attend que le vent se calme pour que l’avion nous emporte dans le territoire. Nous avons acheté des provisions de nourriture pour tenir au moins deux mois dans le bois. On m’a offert une paire de raquettes tressées de lanières de babiche. Maniten m’a tricoté des chaussettes de laine et confectionné un chapeau en fourrure de lièvre arctique. Nuenau me prête l’une de ses paires de mocassins montants qu’elle enfonce dans mon sac avec ces mots : «Tu ne peux pas savoir comme on est bien dans Nutshimit. On marche, on pagaie, on admire le lac, les montagnes, on chasse, on coupe notre bois, on n’arrête pas un instant. Le visage de Shimun s’illumine. Ce n’est plus le même homme. Il faut que tu viennes avec nous pour comprendre.— La forêt, c’est la maison de notre père», ajoute Penassin.