Imaginaires du Nord et d'ailleurs

ALTAÏ – LE CHANT DES MONTAGNES D’OR (CD)

ALTAÏ – LE CHANT DES MONTAGNES D’OR (CD)

16,00

Le CD de musique altaïenne qu’il faut avoir écouté pour connaître la musique de cette région !

Description

Les Altaïens (67239 au recensement de 2002) sont un peuple qui vit dans le kraï de l’Altaï, dont la capitale est Barnaul, et principalement dans la république de l’Altaï, dont la capitale est Gorno-Altaïsk. Certains d’entre eux pratiquent le bouddhisme tantrique, introduit par les Tibétains, mais on ne rencontre pas dans la région d’édifices religieux bouddhiques. Il existe également une religion autochtone, le burkhanisme. Le chamanisme est également resté très présent et lorsque l’on franchit un col avec un chauffeur altaïen, ce dernier s’arrête toujours devant les rubans d’esprits qui sont suspendus aux arbres. On peut simplement s’arrêter, mais aussi attacher de nouveaux rubans ou faire une offrande de pièces de monnaie Les Altaïens pratiquent plusieurs formes de chant de gorge (avec différentes techniques : kai, karkiraa, komoi, sikit, sybsysky, sygyt), les cinq dernières étant diphoniques, c’est-à-dire au cours de laquelle le chanteur émet simultanément une fondamentale et des harmoniques. Les occasions sont nombreuses de les entendre, que ce soit dans les maisons de la culture des villages, les théâtres de Gorno-Altaïsk ou les fêtes villageoises. Les instruments utilisés sont le luth à deux cordes topchuur, le plus répandu,employé notamment pour accompagner les épopées, la vièle à deux cordes, l’ikili., les flûtes: sibiski , tchoor et komurgaï , la guimbarde khomus, et le tambour sur cadre dünnür utilisé au cours des rituels chamaniques.

 


Ces musiques sont parvenues jusqu’à nous grâce au travail de collectage d’Henri Lecomte. À la fois ethnomusicologue, producteur, réalisateur et bien sûr musicien, Henri Lecomte a passé sa vie dans l’entourage d’artistes, d’ethnologues et de musicologues, tous en lien avec les musiques d’ici et d’ailleurs. C’est en sillonnant l’Afrique, l’Europe et la Sibérie à la rencontre des musiciens traditionnels qu’il assouvit sa soif de connaissances musicales. Henri Lecomte avait suivi l’enseignement d’ethnomusicologie de Claudie Marcel-Dubois à l’École Pratique des Hautes Études en 1971. En 1978, il avait fondé une association nommée « Musiques des peuples du monde », avec laquelle il avait parcouru la France, intervenant dans les écoles avec 250 instruments rapportés de ses voyages. Fréquentant assidûment le séminaire d’ethnomusicologie de la Sorbonne à partir de sa création en 1998, Henri Lecomte était, depuis 1990, chercheur rattaché au Centre de recherches russes et euro-asiatiques de l’INALCO. Il avait aussi enseigné la pratique du cinéma ethnographique. Ne réduisant jamais la musique à son expression strictement traditionnelle, il a été un passeur de notes et d’instruments, s’intéressant aux musiques traditionnelles, folk ou encore au jazz, de l’Afrique au Japon, en passant par les vastes étendues de Sibérie. Il avait réalisé le défi de faire connaître la diversité des cultures musicales sibériennes du nord au sud et de l’est à l’ouest, à l’occasion d’une grande tournée de trente musiciens intitulée Les esprits écoutent. Amoureux de la Sibérie, il avait participé à la fondation, en 2004, d’une école pour les enfants nomades évenks avec l’ethnologue Alexandra Lavrillier – projet récompensé par le prix Rolex – et il avait également contribué au tournage du film L’École nomade (La Gaptière Production, 2008). L’un de ses rêves était de retourner en Sibérie, sa terre promise… Il n’en aura pas eu le temps. C’est à quatre-vingts ans qu’Henri Lecomte a fait un dernier pied de nez à ses amis en s’éteignant à Paris le 21 juin 2018, jour de la Fête de la Musique.
L’hommage complet des musiciens, producteurs, amis et chercheurs qui ont côtoyé HEnri Lecomte se trouve ici : CLIQUER